Une visite discrète

[Chevalier_bayard]

Un petit matin qui semble comme les autres, à Brugge. Un cavalier remonte une rue, marchant devant son cheval, qu'il tient par la bride. Il est poussiéreux, il a dû galoper toute la nuit. au moins. Il est tôt, et il n'y a pas encore trop de monde dans les rues. Un courrier lui a permis d'entrer par une poterne, alors que les portes de la ville sont encore fermées. Doucement, Brugge s'éveille...

Repérant la maison où il devait se rendre, le cavalier attache son cheval à un anneau prévu pour. Un nain, qui a couru tout le voyage à coté du cavalier (c'est endurant, un nain, si, si)montera la garde près du cheval. Ne sait on jamais. Une cape à capuchon rabattu masque les traits du cavalier, lui permettant l'anonymat et admettons-le, avec le froid qui commence doucement à se faire sentir, c'est aussi plus confortable. Qui pourrait penser que le capuchon masque les traits du Chevalier Bayard de Clairambault, Seigneur de Flobecq, et surtout en ce moment, Comte d'Artois ?

Il tappe trois coups sonores à la porte de la maison des Dampierres, attendant qu'on vienne lui ouvrir, une main nonchalament posée sur la garde de son épée...

[Guy_de_Dampierre]

Trois coups à la porte cochère d'aussi petit matin? Un fournisseur qui se serait trompé d'entrée? Un sacré blagueur désireux de jouer un mauvais tour? Quoi qu'il en soit, Wilhem, Wim pour les intimes, valet de pied de son état, commençait déjà à apprêter le premier repas de la journée quand on l'interrompit dans cette tâche d'importance.

Par professionalisme consciencieux, il n'attendit pas pour aller voir de quoi il s'agissait. Ouvrant le judas, il vit à la tête du visiteur qu'il n'avait rien d'un fournisseur et encore moins d'un farceur. Les domestiques des grandes maisons avaient le don de toujours savoir évaluer l'importance des personnes se présentant à la porte de leurs maîtres, fussent-ils déguisés en mendiant, et Wim ne faisait en rien exception à cette règle. Quelque chose lui disait que l'homme qui était devant lui n'avait rien du premier péquenaud venu, et de fait. Ouvrant la porte, il s'inclina respectueusement tout en laissant le passage au Comte d'Artois et le mena à travers la cour pour l'emmener au vestibule.

Une fois à l'intérieur, il se proposa de débarasser Chevalier Bayard.

Votre Excellence est-elle attendue?

Sous-entendu: "lequel des Dampierre" et "à qui ai-je l'honneur"? L'heure matinale n'inquiètait pas le valet de pied plus que cela. Aucun des deux Dampierre n'était lève-tard.

[Chevalier_bayard]

Un Valet lui ouvrit la porte, et après avoir traversé une cours, l'introduit dans un vestibule. Bayard lui laissa sa cape.

Merci. Oui, je suis le Chevalier Bayard de Clairambault, Seigneur de Flobecq, et surtout Comte d'Artois. Sa Grandeur le Comte de Flandres doit me retrouver ici. Pouvez-vous lui annoncer mon arrivée ?

La grande stature de Bayard, plus habitué aux champs de batailles et aux tavernes bruyantes, faisait un peu tâche dans cet univers bourgeois bien arrangé. Attendant, il regarda par une petite fenêtre un canal endormi. Brugge. Cela faisait si longtemps qu'il n'y était plus venu...

[Guy_de_Dampierre]

Levé de bonne heure, comme à son habitude, Guy avait enfilé une tenue de cuir, idéale pour la chasse et les promenades à cheval, chose qu'il s'apprétait à aller faire alors que le Comte d'Artois se faisait introduire. Descendant les marches du grand escalier d'un pas léger, il n'aurait pu rater Chevalier Bayard dans le vestibule qui séparait le premier de la porte.

Il interrogea du regard un Wim déjà en route pour aller chercher Karl-Heinz. Curieux de savoir ce qu'on pouvait bien vouloir de si tôt matin.

Le Comte d'Artois pour Sa Grandeur.

Murmura le valet en croisant le cousin du Comte de Flandre.

Le plus jeune des deux Dampierre opina du chef dans un geste de surprise qui ne manquait pas de désinvolture, avant de se diriger vers l'Artésien. Toujours aussi détendu et de bonne humeur, son sourire avenant aux lèvres.

Votre Grandeur, quel plaisir de vous rencontrer. Je suis Guy de Dampierre, cousin du Comte Karl-Heinz, et par ailleurs chancelier de Flandre. Puis-je vous offrir quelque chose en l'attendant?

La table du petit-déjeuner était déjà prête, il aurait été trop bête de ne pas en profiter, même si le jeune homme préférait se sustenter après sa balade.

[Chevalier_bayard]

Un jeune homme au sourire avenant le tira de ses pensées.

Enchanté, bonjour Messire Guy. Même si l'heure est bien matinale pour une boisson apéritive, j'ai pas mal chevauché, je prendrais bien quelque chose de frais à boire, merci.
Je suis d'autant plus content de faire votre connaissance qu'outre mes fonctions comtales je suis aussi ambassadeur d'Artois en Flandres. Je connais trés bien Guichard avec qui nous avons pas mal travaillé. Mais depuis son départ de la chancellerie, et la guerre qui m'a tenu assez éloigné de la Tour Sainte-Catherine, un certain temps a passé... il faudrait donc bien que j'y repasse dépoussiérer mon bureau. Dites-moi, votre ambassadeur auprès de nous est toujours Piscalie ?

[Karl-Heinz]

Parvenant à l'accueil; Ha ! Bienvenue à vous cher homologue ! J'espère que vous avez fait bon voyage. Si vous voulez bien me suivre... Guy, je crois qu'il va falloir que tu remettes ta promenade à tout à l'heure afin de nous rejoindre. J'ai demandé à Wim d'apporter le déjeuner dans la salle de travail de la bibliothèque.

[Guy_de_Dampierre]

Oui, oui, Piscalie est toujours ambassadrice à Saint-Vaast.

Quoique fort absente, il fallait bien le dire... ou pas. Mais la conversation n'eut pas le temps de se poursuivre avant que Karl ne fit son entrée. Et pour quoi? Pour lui annoncer qu'il devrait se passer de la compagnie de son cheval et de ses chiens.

Bien, bien, je suis à vous.

Dit-il en faisant un discret geste de dépit. Il n'aimait pas que l'on boulverse son programme, mais bon, il avait aussi le sens des priorités et il n'allait probablement pas être déçu en suivant son cousin dans la bibliothèque.

[Chevalier_bayard]

Bayard hocha de la tête. C'était donc bien toujours Piscalie. Très gentille, travailleuse... elle n'avait qu'un seul défaut aux yeux du chevalier: être la femme d'un de ses pires adversaires. Mais baste. Voilà que le Comte de Flandres vint l'accueillir.

Merci votre grandeur! J'ai galopé assez rapidement, avec une escorte minimale pour ne pas trop attirer l'attention. Et bien je vous suis!

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